La problématique du burnout fut introduite pour la première fois par Freudenberger. Le burnout (ou épuisement professionnel) a été initialement défini comme un syndrome d’épuisement des ressources physiques et mentales affectant plus particulièrement les « professions d’aide », soit l’ensemble des professions caractérisées par une dimension d’aide, d’assistance, de soins ou de formation auprès d’un public. En effet, pour Truchot (2004), l’usure professionnelle s’observe principalement auprès de cette population. Pour d’autres auteurs, il concerne également les sportifs (Dale et Weinberg, 1990), les cadres (Levinson, 1996), voire la cellule familiale (Guériault, 2004).

 

Comment se manifeste le burnout ?

Le burnout désigne la distanciation événementielle et relationnelle de l’individu (salarié) vis-à-vis des pratiques professionnelles et des bénéficiaires dont il a la charge. Les incidences de l’épuisement professionnel s’accompagnent de nombreux effets tels que l’insatisfaction professionnelle, le désengagement, les troubles du sommeil, les ulcérations, les dépressions, l’abus d’alcool et des médicaments…

Quelles sont les causes du burn out ?

Des facteurs de risque sont facilement identifiables : être surchargé de travail, subir une pression au travail (demande de travailler plus vite, ou en désaccord avec ses valeurs), manquer d’autonomie sr son travail, être peu récompensé ou reconnu, souffrir d’inéquité, recevoir des demandes contradictoires, se voir imposer des objectifs peu clairs, disposer de moyens insuffisants ou en décalage avec les objectifs exigés, affronter un conflit de valeurs, subir une insécurité de son emploi.

Le burn out touche en priorité les personnes fortement engagées dans leur travail : ce qui est déterminant pour elles, c’est la profession qu’elles se sont choisie et le sens donné à ce qu’elles réalisent.
Par ailleurs, les personnes sujettes à l’instabilité émotionnelle (tendance à percevoir, construire et ressentir la réalité et les événements comme menaçants, pénibles et problématiques) ou de caractère consciencieux (être méthodique, organisé, soigné, méticuleux, persévérant, etc.) y seraient plus exposées.

Le syndrome d’épuisement professionnel provient de la rencontre entre un individu et une situation de travail dégradée.

 

Comment mesure-t-on le niveau de votre burnout ?

Le niveau de burnout peut s’évaluer à travers différentes échelles telles que :

  • La Maslach Burnout Inventory (MBI) à 22 items (version originale pour les professions d’aide et la MBI-GS (version applicable à toutes les professions) à 16 items. Les items du MBI se présentent sous forme d’affirmations à propos des sentiments et des impressions du salarié concernant son état émotionnel et affectif lié au travail, ses pratiques professionnelles et ses relations avec les clients, les usagers ou le public. Les réponses sont données sur une échelle de fréquence en 7 points de « jamais » à « tous les jours ». les items d’épuisement émotionnel et de déshumanisation ont une valence négative : des scores élevés sur ces échelles vont dans le sens d’un état de burnout important. A l’inverse, les items d’accomplissement personnel ont une valence positive : des scores élevés sur cette échelle vont dans le sens d’un état de burnout faible ou inexistant.
  • Le Copenhagen Psychosocial Questionnaire (COPSOQ) qui comprend deux versions : deux versions longues ainsi qu’une version courte validée à partir de la seconde version. Le questionnaire s’appuie sur différents modèles de l’environnement psychosocial du travail, notamment celui de la « Demande-Autonomie au travail » (Karasek) et celui du burnout (Maslach) ; ainsi que sur différentes dimensions au niveau de l’individu : santé (santé perçu, stress, épuisement professionnel), stratégies d’adaptation face à un événement stressant, satisfaction au travail. Il existe différentes modalités de réponses selon les échelles du questionnaire : réponses soit sur des échelles de fréquence, soit sur des échelles d’intensité de type Likert (5 modalités le plus souvent), soit des modalités de réponses binaires (oui/non).
  • La Burnout Measure Short version (BMS-10) qui comprend 10 items et restitue un score unique de burnout ressenti par l’individu. Schaufeli et Enzmann (1998) rapportent qu’elle indique un « niveau individuel d’épuisement qui n’est pas nécessairement lié à la relation au travail ». Elle peut donc s’adapter à d’autres contextes non-professionnels.

En quoi un psychologue du travail peut-il m’aider ?

Le psychologue peut vous aider à mettre des mots sur votre mal-être et identifier avec vous les pistes qui vous mèneront vers une satisfaction au travail.