Lorsque l’on est sportif de haut niveau, la fin de carrière, qu’elle soit naturelle, prématurée ou « accidentelle » peut être difficile à vivre, d’autant plus quand elle n’a pas été anticipé ou préparée. Les sportifs sont d’autant plus concernés par les problématiques de la reconversion professionnelle qu’ils doivent surmonter tous les facteurs d’insatisfaction : perte d’identité, de repères, perte potentielle du cercle d’amis ou de la famille, perte financière éventuelle, perte de son image, mais aussi devoir gérer une transition corporelle et d’estime globale de soi.

Tous les sportifs de haut niveau ne vont pas gérer leur reconversion de la même manière : le parcours personnel, le sport pratiqué (sa médiatisation, son salaire etc) interviennent dans la trajectoire de réflexion à la reconversion. Les chiffres sont difficiles à établir mais nous pouvons raisonnablement dire que quelques 6000 à 8000 sportifs chaque année se retrouvent dans une phase de leur vie où ils doivent repenser leur carrière, avec ou sans le sport, du moins, avec une vision différente du sport qu’ils ont pu pratiquer à haut niveau.

En tant que psychologue du travail, mon rôle est de travailler avec les sportifs de haut niveau souhaitant trouver une nouvelle impulsion en termes de carrière. Il va s’agir d’un processus global dans lequel nous évoquerons le vécu de cette transition et les différentes façons de déterminer un projet qui convienne. De multitudes de perspectives peuvent s’offrir à un sportif de haut niveau en reconversion, mais il faut être bien accompagné par un psychologue pour identifier toutes les pistes de satisfaction personnelle et professionnelle.

La transition des sportifs de haut niveau

La transition d’athlète à ex-athlète n’est finalement pas que sociale mais aussi corporelle.L’arrêt de la carrière sportive de haut niveau induit un remaniement des repères sociaux, professionnels, et corporels de l’individu ex-athlète (Lavallee et al., 1997). On passe d’une vie active physiquement à un mode de vie plus sédentaire.

Des auteurs (Yannick Stephan, Jean Bilard, Gregory Ninot et Didier Delignières) ont suivi 16 athlètes qui ont arrêté volontairement leur carrière après les JO de Sydney. ils leur ont fait passer l’Inventaire du Soi Physique (échelle d’estime de soi) en 4 temps :

– un mois et demi après les JO : Temps 1

– et ensuite trois passations espacées de 3 mois : Temps 2, Temps 3, Temps 4

Il y a une forte baisse de l’estime de soi (condition physique, valeur physique perçue) entre le T1 et le T2 et globalement, en tous temps, l’estime de soi est significativement inférieure à celle des athlètes en activité.

(Article « L’arrêt de la carrière sportive de haut niveau : une étude longitudinale de la transition corporelle et ses répercussions sur le soi physique et l’estime globale de soi »)

 

Quelques verbatims de cet article représentent ce qu’un ancien sportif peut ressentir dès lors qu’il a mis fin à sa carrière : « Avant, lors des footings, j’étais toujours devant, mais là (…) j’étais vraiment loin derrière ». « Je ne sais pas exactement ce que je suis capable de faire physiquement (…) je n’ai pas encore eu le temps de faire du sport, et j’appréhende le premier footing ».

Alors, quelles sont les solutions pour éviter cette crise de transition lorsque l’on est sportif de haut niveau ?

  • Cette baisse d’estime de soi peut être palliée par un changement d’activité physique, afin d’éviter la comparaison état actuel-état antérieur. ex : « J’ai tout repris à zéro, et je me suis mis au footing ».
  • L’estime de soi augmente dès lors que le corps n’en est plus le fondement exclusif, par exemple en investissant dans des activités professionnelles où le corps devient source de plaisir et non plus de performance : « J’ai le sentiment d’être reconnu maintenant pour mon travail, et non plus pour mon palmarès (…). J’ai appris plein de chose nouvelles et je me sens en progrès ». « ça fait du bien de faire un peu d’exercice et de ressentir de la bonne fatigue (…), c’est du sport loir et plaisir pour le bien être, pour souffler et repartir du bon pied dans le travail ».

En tous les cas, en tant que psychologue spécialisée dans les problématiques liées au travail, je vous propose un suivi et un accompagnement personnalisé pour vous aider à trouver la reconversion professionnelle qui vous conviendra le mieux.